Recueil paroles d'enfants égalité filles-garçons


débat : LE JEU
« Pierre a fait un collier, il n’ose pas le porter. 
Il a peur qu’on le traite de fille. » 
Qu’en pensez-vous ?
Recueil de paroles d'enfants PS et GS ci dessous. 


Recueil de paroles d'enfants de 3 petits groupes d'échanges menés par Charlotte, Chrystelle et Elsa stagiaires PRAC M1 MEEF dans la classe. 

Groupe 1  ( 1 PS - 4 GS )
Fille « Les garçons vont le traiter de fille, c’est pas normal. »
Garçons« Les garçons, ils mettent pas de collier. »
F : « Si, des fois. »
G :  « Les colliers c’est pour les filles sinon les garçons ils sont jolis. Les garçons ils ont pas envie d’être beaux. » « C’est n’importe quoi un collier, c’est pour les filles. »
F : « Ils peuvent porter des colliers, mais que à la maison, sinon les gens vont rigoler. »
G :   « Les colliers c’est joli mais c’est pas pour moi. »
F : « Mon papa porte pas de collier, que ma maman. » « Parce-que c’est un garçon et parce-que ça a des cheveux courts. Si il a des cheveux longs, il peut. »

F : « La dînette c’est pour les filles. »
F: « Non c’est pour les 2, un papa et une maman. » 
« Ils ont le droit de faire les mêmes choses. »  
« Il y a des choses de filles, oui, mais ça dépend des goûts. »
F : « Tout le monde peut jouer à tout. »

G : « Pourquoi les filles ça existe ? »
F : « Pour se marier avec les garçons. »

G : « Les garçons et les filles ont le droit de faire les même choses. » 

Groupe 2 ( 2 GS- 2 PS )
G : « Il ne veut pas qu’on le traite de fille. »
F: « Il a peur que ça le vexe. Les garçons ils ont le droit de porter des colliers. »
G : « Ce n’est pas que les filles. »

G : « Pour Halloween je me suis déguisé en capitaine crochet. »

F : « J’ai déjà mangé des colliers en bonbons et j’ai partagé avec mon frère. »
« Par exemple, mon papa il a un bracelet et une bague. »
« Des fois mon frère il les porte. »
G : « J’ai commandé une poupée au Père-Noël. »
G: « Quand on me traite de fille, ça ne me dérange pas. »
F : « Ça me vexe quand on me traite de garçon. »
G : « J’ai une boîte de perles et je fais des colliers. »
F : « Les bijoux c’est interdit à l’école sauf pour les grands. »

G : « Dans ma maison j’ai un jeu de dinosaure avec les os. »
« Ben moi j’ai pas de bijou. »
G : « J’en ai pas. »

Groupe 3 ( 2 GS et 2 PS )
F : « Un monsieur qui s’appelle Pierre. » 
« Il ne veut pas le mettre parce-que c’est pour les filles. » 
« Ils diraient que c’est un clown parce-que c’est pour les filles. » 
« On est tous sur terre. »
G: « Il a fabriqué un collier avec des perles. Il ne veut pas le mettre. J’aimerais un collier rouge. »
G : « Il ne veut pas montrer aux filles. » 
« Moi aussi, un rouge. » 
« Moi je joue aux voitures. »
G : « J’ai des colliers chez moi. » 
« Je joue pas à la poupée c’est pour les filles. »

Nos observations :
« C’est pour les filles » revient très fréquemment. Ils ont peur du ridicule, des moqueries.
Pourtant au fil de la conversation on a l’impression qu’ils ont tous envie de jouer avec les même jouets mais que le jugement des autres est très important. Leur discours est orienté.
Il faut la présence d'un adulte pour relancer la conversation, le débat. Ils ont du mal à s’exprimer, la conversation tourne vite en rond. Ils ne se sentent pas vraiment concernés par le sujet.
Peut-être qu’un album aurait été un bon support pour les intéresser et leur permettre de s’investir dans le sujet.

Synthèse des 2 petits groupes d'échanges menés par Thomas et Benoit stagiaires PRAC M1 MEEF
Deux idées divergentes ressortent de nos discussions.

Groupe 1 ( 3 PS )

Ils ont pour leur part une idée totalement préconçue de ce qui distingue une fille d'un garçon
Leur argumentation se base uniquement sur des clichés 
cheveux longs et couleur rose = filles ; pas peur et couleur bleu = garçon
qu'ils ne savent détailler plus précisément 
"c'est comme ça" et pas autrement, sinon "Je ne sais pas"
Si l'on cherche à aller plus loin dans l'idée, on se heurte à une impasse  
"c'est une fille parce que c'est une fille"
ils n'ont pas encore une idée précise de ce qui est réellement fille ou garçon.

Groupe 2 ( 4 PS )

A l'inverse, les enfants ne faisaient pas d'associations entre filles/garçons. Mais comme pour le groupe 1, les argumentations apportées plafonnent rapidement. On a cependant l'impression de voir le début de la notion de genre se dessiner dans le langage.
 " frère = garçon" , prénom typé en genre par exemple " Sophia = fille".